Menu Fermer

Donner, cet acte devenu une ambiguïté sociale

DONNER, cet acte devenu une ambiguïté sociale
Numéro monographique sous la direction de Bernard Troude, Ph. D
Appel à publication
M @ G M @ Revue internationale en Sciences Humaines et Sociales

« Donner, le seul plaisir qui ne s’épuise pas. Avec la répétition, nous prenons de moins en moins plaisir à une même situation agréable. Sauf quand il s’agit de donner aux autres. » De Benedicte Salthun-Lassalle (2019)

Cette citation est le leitmotiv à cette question initiale – DONNER, sans rien attendre en retour – dont il faut tenter de recevoir des réponses. Il y a cet autre proverbe de Marcel Proust qui s’exprime : « Soyons reconnaissants envers les personnes qui nous donnent du bonheur, elles sont les charmants jardiniers par qui nos âmes sont fleuries. »

Est-ce encore d’actualité, dans nos façons de vivre ou d’apprendre à vivre, de comprendre la gratuité totale du geste DONNER ? Nous devons nous souvenir du savoir DONNER de tout autre à notre égard en gardant à l’esprit notre volonté d’un remerciement tout en ne recherchant pas une forme de récompense pour le bien distribué.

Aujourd’hui, sans aucun doute, assez mal transmise des différentes communautés et des institutions qui nous sollicitent, cette tentative de disposition en gratuité qu’est le DONNER reste personnelle et absente des communications. Pourtant, c’est une charnière de la rencontre entre les uns et les autres, du plus fort vers le plus faible qui lui ne demande rien. Il y a quelque chose d’un peu mystérieux dans le rôle qui se joue, car nous ne savons pas nous-mêmes idéalement le pourquoi ce sujet existe ? Intention de bien faire, intention de prétendre à la charité dispensée ? Donc, mélange entre une psychologie secrète personnelle et le bien-faire en société non déclaré.

Existe en ces cas l’ambiguïté du donner : donner reste en toutes nos autorités personnelles et en représentation d’une volonté de non-réciprocité.

Est-ce encore d’actualité, dans nos façons de vivre ou d’apprendre à vivre, de comprendre la gratuité totale du geste DONNER ? Devons-nous nous souvenir du savoir DONNER de tout autre à notre égard en gardant à l’esprit notre volonté d’un remerciement tout en ne recherchant pas une forme de récompense pour le bien distribué.

S’incarne l’ambiguïté du donner.

Une continuité sociale, conçue comme expérience individuelle, pose un problème majeur en nos sociétés, fondée et enseignée sur le modèle libéral et financier en continu, par le mot DONNER. Cela provoque une rupture dans les concepts sociologique transmis actuellement. Certains mots font désordre : une question d’évidence est à reconnaître seulement en une connaissance des gens qui pourraient reconnaître la force de ce qui est dit. Qu’en est-il du sens commun de : donner sans rien attendre en retour ; travailler sans chercher le repos

La société privée ne se perçoit plus comme une totalité hiérarchisée radicalement placée dans une intégration de communautés. Si, cependant, il est refusé d’abandonner tout ce postulat fondamental de la vie sociale selon lequel tous les actes humains seraient intégralement sociétaux, alors, comment construire une intention d’idée cohérente et une perception arrangée ou ordonnée d’une aventure sociale qui serait promue par le savoir DONNER ?

Plusieurs questions peuvent être traitées

1 Nous sentons-nous proches de cette vocation d’interroger la société en visant à déchiffrer les épreuves individuelles ainsi que les enjeux collectifs.

2 Expliquerons-nous la perception d’une réciprocité de perspectives dans l’opposition entre la tentative d’expliquer les notions personnelles de générosité des individus par la nature de la vie sociale matériellement dépendante.

3 Les répliques à ces questions sont-elles itératives ou toutes réactions vont-elles varier sensiblement et aucun d’entre les auteurs/auteures dans leur cohérence ne pourra pas faire la modération d’une théorie, eût-elle été latente de toute action sociale concernant ce sujet.

Certes, la théorie d’une totalité émancipée développe une observation d’un postulat organique, description de comportement partisan et annexé des répercussions évoquées, mais fondamentales, quasi quotidiennes : d’où la franche interrogation de poursuivre la recherche afin de réussir une programmation de possible archétype. Alors, la sollicitation immédiate s’expose : comment une philosophie du DONNER peut voir se condenser en toute logique tout ce que le mental et le physique peuvent contenir de réalité positive et pédagogique – écartant si possible le doctrinal – tout en se justifiant d’une légitimité ? Concevoir ce type d’évocation en toutes les associations humaines paraît-elle impossible ?

Le DONNER nous prend entre le respect et l’irrespect, entre les Humains et leurs esprits ou encore l’intervalle entre les terrains et les humanités productrices ou consommatrices. S’ajoutent les écarts entre une ou des divinités avec les ministres et serviteurs, entre la trivialité et la fraîcheur de l’esprit très personnel. Développons-nous, en ce projet, une forme d’utopie ? N’oublions pas que ce mot fut inventé par Thomas Moore afin de faire figurer la meilleure des républiques (1516) implantée en l’originale île d’Utopie. Ce texte reçut finalement une forte audience, caractérisant un genre littéraire tout autant qu’une donnée exemplaire en sociologie. Et l’utopie vaut le détour de nos esprits : rêver d’une vie future peut-être plus concrète que les rêves les plus fous en mobilisant les puissances de nos imaginaires pour transformer le réel par le savoir DONNER, la gratuité du geste, incorporant un pouvoir aux idées, aux rêves, aux aspirations. Notons et répondons au fait que l’espace mythique par excellence, la société dont nous faisons partie, ne serait-il pas une utopie éphémère, ludique, volatile et essentielle à la compréhension de l’imaginaire, de la façon de se côtoyer ? Des auteurs vont combattre une acception intéressée de certaines façons du DONNER alors qu’il faut soutenir l’idée principale du désintéressement. Tendance ou impulsion AntiUtilitariste. Il y a une distinction à observer entre une forme du DONNER à ne pas intégrer à la forme sociale du salariat qui, elle, exclut toute forme du DONNER.

Appréhender en ce sens, et sur le présent sujet, tous les mondes sociaux sans établir au préalable tout point de vue qui puisse les représenter, cela peut revenir, comme a pu l’écrire Maurice Merleau-Ponty, à avoir un point de vue sur « nulle part, un monde ailleurs ». Le monde, ainsi les communautés exprimées, est à considérer comme l’exemple de nos entourages directs dont il est question dans toute phénoménologie de la perception, rien d’autre que l’ensemble des points de vue qui la constituent. Un prétexte légitime des plus humains est mis en dévalorisation dans lequel la raison et le discernement vont être restreints à quelque chose de banal et où il apparait que DONNER reste une tentative de réaliser une théorie d’un exhaustif écarté.

L’existence d’interventions contemporaines sont évidemment attendues, dont quelques-unes en cours que sont celles des Intelligences Artificielles (I.A.) en tant qu’initiatives pour le plus grand nombre ayant un mode répétitif avec des dates de la maîtrise du DONNER. Ces résolutions déterminantes s’accumulent auprès des consciences craintives aux sensibilités transformées par une activité avancée en des êtres aux perspicacités lucides – intensifiées – ainsi devenus plus compétents afin de maintenir une telle théorie du DONNER.

Bibliographie indicative

François Athane, Le don, histoire du concept, évolution des pratiques, DOI.
Pierre Bourdieu, Raisons pratiques. Sur la théorie de l’action, Seuil, 1994.
Alain Caille, Anthropologie du don, Le tiers paradigme, De la convivialité, Dialogues sur la société conviviale à venir, Paris, La Découverte.
Ariane Epée, Donner aujourd’hui, Éléments pour une sociologie du don caritatif. Cette contribution est issue d’une thèse en cours : Les ressorts de la générosité, Logiques et pratiques explicatives du don caritatif, préparée à l’Université de Lille II.
Joseph Chelhod, La baraka chez les Arabes ou l’influence bienfaisante du sacré, in Revue de l’histoire des religions, 1955, 148-1,pp. 68-88.
Jacques Godbout, Ce qui circule entre nous, Donner, recevoir, rendre, (2007),Coll. La couleur des idées, Paris, Seuil.
Maurice Godelier, L’Énigme du don, Paris, Flammarion, 2002 (1ère éd. 1996).
Claude Levi-Strauss, Marcel Mauss, Sociologie et anthropologie, PUF, 1950, avec une « Introduction à l’œuvre de Marcel Mauss. » Ici, la pagination fera référence à l’édition de 1960.
Marcel Mauss, Essai sur le don – Forme et raison de l’échange dans les sociétés archaïques, in Sociologie et anthropologie, Paris, PUF, 1995 (Première édition 1950).
Revue du M.A.U.S.S, La gratuité, éloge de l’inestimable, (2010), Revue du Mauss, Paris, Ed. La Découverte.
Marcel Proust, Citations.
Arthur Rimbaud, « La vie fleurit par le travail » Mauvais sang, Une saison en enfer, avril-août 1873.
Pascal Sanchez, Les formes élémentaires dans la pensée anthropologique du XXème siècle, PUF, L’Année sociologique.

Pilotes de recherches

Cet appel à publication s’adresse aux associés et collaborateurs de la revue M@GM@. Ainsi qu’aux chercheurs confirmés et les jeunes chercheurs, doctorants ou docteurs, les chercheurs non académiques et praticiens dans le domaine des sciences humaines et sociales, n’ayant jamais publié avec la revue M@GM@.

Modalités pratiques

L’écriture de l’article est possible en italien, en français et en espagnol. Les résumés, les titres et les mots-clefs sont demandés en ces trois langues.

À les envoyer sur l’adresse suivante : magma@analisiqualitativa.com.

Modalités de sélection : l’ensemble des textes sera évalué par le Comité scientifique.

Calendrier

Appel à contribution : Février 2024.
Envoi des résumés : Avril 2024.
Les articles définitifs sont attendus pour le 15 Juin 2024.
Publication prévue des articles retenus : Septembre 2024.

M@GM@ Revue Internationale en Sciences Humaines et Sociales ISSN 1721-9809
Observatoire Processus de la Communication – Association Culturelle Scientifique
Périodique électronique fondé et dirigé par le Sociologue Orazio Maria Valastro
Revue enregistrée n.27/02 du 19/11/02 dans le Registre Presse du Tribunal de Catania
Revue scientifique ANVUR Section 14
Rédaction : via Pietro Mascagni n.20, 95131 Catania-Italie
Email : info@analisiqualitativa.com.
Site Web : www.analisiqualitativa.com.